Inna lillahi wa inna ilayhi raji oune
(À Allah nous appartenons et a Lui nous retournerons)
Le polémiste sud-africain Shaikh Ahmed Deedat, Allah y rahmou, s'est éteint le lundi 8 août à Verulam, dans la province du Natal, en Afrique du Sud. Il était âgé de 87 ans.
Né le 1er juillet 1918 en Inde, à Tadkeshvar, dans la province de Surat, à l'Est de l'Inde. Shaikh Ahmed Deedat (Allah y rahmou) a suivi son père qui partait, en 1927, travailler en Afrique du Sud. La famille s'est installée à Durban. En 1934, à la fin de ses études, il a trouvé un emploi de vendeur dans un magasin situé à proximité d'une mission chrétienne, à Amanzimtot. Régulièrement, les étudiants de la mission venaient dans la boutique et l'interrogeaient sur sa propre foi, afin de le convertir.
Le jeune musulman, qui ne connaissait de l'islam que quelques rudiments, se trouvait bien en peine de leur répondre. Il a alors cherché dans des livres d'apologétique musulmane des arguments pour pouvoir répliquer aux missionnaires chrétiens. Il s'est aussi plongé dans la Bible et les Évangiles. Il est devenu conférencier pour des auditoires musulmans avec un succès grandissant, en raison de son éloquence.
À partir de 1959, Shaikh Ahmed Deedat (Allah y rahmou) s'est consacré exclusivement à son activité d'orateur. Il prêchait devant des milliers de personnes en Afrique du Sud, puis dans des pays étrangers où il était invité. C'est ainsi qu'il a donné des conférences en Arabie saoudite, en Grande-Bretagne, au Maroc, au Kenya, en Australie, en Suède et au Danemark.
ÉCOUTÉ PARTOUT DANS LE MONDE
Aux États-Unis, il a débattu avec le célèbre télévangéliste Jimmy Swaggart, devant 8 000 personnes, sur le thème "La Bible est-elle la parole de Dieu ?". Il s'est fait une spécialité de polémiquer avec les évangélistes américains à coups de citations tirées des écritures des uns et des autres.
Shaikh Ahmed Deedat (Allah y rahmou) n'a jamais pu se rendre en France. En septembre 1993, le ministre de l'intérieur, Charles Pasqua, l'a fait refouler à l'aéroport de Roissy pour "risque de troubles à l'ordre public". Le prédicateur avait pourtant obtenu son visa d'entrée au consulat de Johannesburg. Il a été interrogé et mis à l'isolement pendant six heures, avant de reprendre un vol en direction de l'Arabie saoudite. M. Pasqua avait également fait interdire plusieurs ouvrages d'Ahmed Deedat, dont Crucifixion ou Cruci -Fiction? , La Bible est-elle la parole de Dieu ? Et Mohammed, le successeur naturel du Christ.
Dans ses livres, Shaikh Ahmed Deedat (Allah y rahmou), mettait en oeuvre une approche comparative des différentes religions, non dénuée de polémique, afin de prouver la supériorité de l'islam. Il a fondé, en 1957, l' Islamic Propagation Centre International (Centre International de Propagation Islamique) qui publie des livres et forme des prédicateurs musulmans. Ses livres ont été traduits en une quinzaine de langues.
Ses cassettes de conférences et de débats avec des prédicateurs évangéliques américains sont vendues dans les rayons des librairies islamiques du monde entier. Il est presque aussi célèbre que le prédicateur aveugle égyptien Abdelhamid Kichk, mort en 1996. Mais Deedat avait modernisé la prédication, en s'inspirant des méthodes des télévangélistes américains.
Il s'en était pris vivement à l'écrivain britannique Salman Rushdie après la parution de son roman Les Versets sataniques : "Je considère que c'est là l'individu le plus malsain et le plus vil que j'aie jamais rencontré", avait-il déclaré à son sujet.
Depuis 1996, Shaikh Ahmed Deedat (Allah y rahmou) était paralysé à la suite d'un accident vasculaire cérébral. Il ne pouvait plus parler et communiquait par des mouvements de l'oeil. Il a passé les neuf dernières années de sa vie dans son lit. Qu'Allah lui ouvre les portes de Sa Miséricorde infinie !